La vie que menaient les femmes était monotone. Elles devaient être soumises à leur mari et fidèles à leur foyer sans se préoccuper de leurs désirs. Quelques-unes d'entre elles savaient lire et écrire mais elles n'avaient pas accès à l'université. Apprendre un métier était un luxe qui ne leur était pas permis. Ainsi grandissait la femme, sans repères ni désirs, elle n'était que femme, elle n'était rien.
Christine de Pizan, femme de lettres italiennes, une des pionnières du mouvement féministe, faisait partie de ces rares femmes qui savait lire et écrire. Vers 1495, elle publie un texte sur la condition féminine en tant que groupe social. Toutefois, ce n'est qu'au XIXème siècle que le mouvement féministe prend vraiment vie avec une succession de manifestations par des femmes conscientes de tout ce dont on leur privait. En 1791, Olympes de Gouges, figure emblématique de ce mouvement considérée comme la première féministe que le monde ait connu, avait rédigé la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en réponse à la déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Mais au lieu de reconnaître l'égalité homme et femme que Gouges réclamait pour la gente féminine, elle fut accusée, jugée, condamnée à mort pour trahison. Réclamer des droits égaux à un être qui possède les mêmes facultés que nous était un crime qui lui coûta la vie.
Le mouvement ne s'est pas arrêté, des femmes commencèrent à aller à l'école et des militantes parcouraient le monde réclamant la fin de l'esclavage et de l'oppression des femmes. En 1848, elles réussirent à organiser la première convention des droits de la femme pour l'amélioration de la condition féminine. La cause était noble, la route était longue mais la lutte ne pouvait cesser avant d'avoir obtenu ce qui nous revenait de droit. Le mouvement féministe avait pris une ampleur mondiale. La lutte pour le droit de vote aux femmes était appelée le mouvement suffragiste. On était des femmes, on avait notre mot à dire et on méritait de choisir tout comme les hommes la personne que nous voulions élire. "Je n’accepte plus les choses que je ne peux pas changer. Je change les choses que je ne peux pas accepter." Telles sont les paroles d'Angela Davis, une militante pour le féminisme Noire. Certaines choses cessent quand nous cessons de les accepter.
Au début du XXème siècle, elles obtiennent gain de cause. Bon nombre de pays en Europe et en Amérique ont accordé le droit de vote aux femmes et au cours de cette période les femmes acquièrent le droit de s'inscrire à l'université. Après la seconde guerre mondiale, le mouvement féministe réclamait la libération des femmes oppressées par les hommes. Les femmes étaient souvent victimes de viol, de violence domestique, d'harcèlement sexuel. Ce combat persiste de nos jours. Les femmes continuent de lutter pour le droit d'avorter et de faire ce qu'elles veulent avec leur corps.
Aujourd'hui, plusieurs femmes continuent de souffrir parce qu'elles sont femmes. La lutte reste et demeure. Il est important de se rappeler de l'histoire, de ce qu'on a vécu, de ce que nos ancêtres ont enduré et de garder espoir. N'oublions pas toutes celles qui se sont sacrifiées pour la gente féminine. Comme [nous l'a dit Simone de Beauvoir: "On ne nait pas femme on le devient".
Devenons cette femme qui connait sa propre valeur.
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